L’usine de textile Puig-Soler

Au début de la « Grande guerre » en septembre 1914, le gouvernement français réfugié à Bordeaux décida d’encourager la venue d’investisseurs étranger afin de compenser rapidement dans les entreprises le déficit d’hommes en raison de leur mobilisation sur le front.

Au début de la « Grande guerre » en septembre 1914, le gouvernement français réfugié à Bordeaux décida d’encourager la venue d’investisseurs étranger afin de compenser rapidement dans les entreprises le déficit d’hommes en raison de leur mobilisation sur le front.  

Des hommes et des femmes, originaires d’Arenys de Mar en Catalogne espagnole, quittèrent alors leur ville natale pour s’établir avec leurs familles à Auterive. 

De nombreuses infrastructures furent créées dans la région. Les industries se structurèrent en une multitude d’ateliers très spécialisés. Il s’agissait de faire vivre le marché de la guerre. Les femmes entrèrent à l’usine. Les filières de la mode et du textile les recrutèrent volontiers et les entreprises furent largement féminisées. 

José Soler, né en 1882 à Arenys de Mar, fut l’un de ces investisseurs étrangers. Il arriva en France en1914 et fonda en 1916 l’Etablissement José Soler Puig qui deviendra en 1924 la société du « Tricotage de l’Ariège ».  

En 1925 il racheta les « Filatures de la Garonne ».  En 1931 ses deux sociétés fusionnèrent et devinrent « Tricotage de l’Ariège et Bonneterie de la Garonne ». 

Il décéda en 1936 et ses héritiers prenant la succession de l’entreprise modernisèrent certains sites notamment celui d’Auterive en introduisant une mécanisation plus poussée. 

En 1939 des travaux permirent l’agrandissement de l’usine. Le rendement étant meilleur à la lumière du jour l’extension fut modernisée avec une architecture industrielle : charpente métallique, toits en verrières et grandes ouvertures. Les conditions de travail furent améliorées pour les ouvriers et le travail plus soigné. 

L’usine d’Auterive fabriquait des bas et des chaussettes de plusieurs couleurs, à rayures, jacquard et pour l’armée. 

En 1940 de nombreux métiers permettaient cette fabrication : tisserands sur métiers rectilignes, remailleuses, surjeteuses, raccoutreuses, ourleteuses, refileuses, bobineuses. 

En 1963 les premiers collants en mousse firent leur apparition, ils étaient fabriqués par des hommes pour être ensuite finis par les ourleteuses. 

L’usine d’Auterive ferma en 1965. La dernière usine du groupe fermera en 1972 avenue de Lombez. 

En 2000 la ville d’Auterive transforma l’ancienne usine de la rue Gambetta (Ancienne rue du Bout du Pont) en un vaste espace culturel et sportif comprenant une salle de spectacle (dans la vieille usine), deux salles dédiées au judo et à la danse et un boulodrome.