Les Remparts

Auterive était autrefois entièrement protégée par des fortifications de plus de dix mètres de hauteur. Quatre portes permettaient l’accès à la ville. Les maisons des familles les plus riches dominaient les remparts au-dessus du Fossat et du ravin de L’Eze.

Auterive était autrefois entièrement protégée par des fortifications de plus de dix mètres de hauteur. Quatre portes permettaient l’accès à la ville. Les maisons des familles les plus riches dominaient les remparts au-dessus du Fossat et du ravin de L’Eze. 

Au XVIème siècle, le voyageur venant de Toulouse par la rive gauche de l’Ariège prenait la barque publique du Bout du Pont. 

Déposé sur l’île du Ramier il montait par une pente fort raide les arches de l’ancien pont pour atteindre ensuite la grande porte du Mercadal. Tout le long du rempart occidental un grand fossé, le Foussat, s’étendait presque rectiligne, plein d’une eau dormante peu engageante. Un petit pont-levis permettait de le franchir en temps de guerre alors que le pont de brique qui le doublait n’était utilisé qu’en temps de paix et muré en cas de menace. 

Derrière la grande porte s’ouvrait la rue du Mercadal (actuelle rue Anatole France) jusqu’à la porte de L’Eze fortifiée d’une tour et précédée d’une barbacane. Un pont de brique permettait de traverser le ravin de L’Eze. En contournant la ville par le sud on apercevait la tour de baillage (aujourd’hui pigeonnier) qui surplombait le fossé où de petits barrages, les pountets, retenaient des plans d’eau successifs. Un peu plus loin la porte Neuve et sa passerelle permettaient de traverser le lit de l’Eze.  On murait ce passage en temps de guerre. Beaucoup de maisons s’appuyaient sur les murailles et leurs fenêtres s’ouvraient dans les remparts de la ville. On bouchait toutes leurs issues en temps de guerre. (Une partie de l’est des remparts a fait l’objet d’une restauration dans les années 1980). A la pointe sud le pont de la Piche où le ruisseau rejoignait le Foussat qu’il alimentait. Les remparts se développaient en ligne droite au couchant jusqu’au Château parallèlement aux rives de l’Ariège. On y voit encore de nos jours, en dessous de la maison du juge, la belle tour Cambolas, couronnée d’une tourelle circulaire reposant sur des arceaux de brique avant de retrouver la porte du Mercadal. Au-delà on retrouve remparts sous la maison de Dominique de Rabe avec une petite tour à encorbellement. Plus loin, à l’emplacement du Musée d’Auterive se trouvait le corps de garde de Lauberjou et au-delà, à l’extrémité Nord, les remparts s’élevaient sous le Couvent des Clarisses et les ruines du Château. 

Vus de la rive gauche les remparts étaient à l’époque impressionnants, surplombant les fossés de près de 10 mètres et surmontés d’une courtine de bois percée de fenêtres et couverte de tuiles, protégeant le chemin de ronde. 

Contournant la pointe nord on arrivait à la porte du château. Franchissant le fossé sur un pont de bois on atteignait la place neuve en passant devant l’Hôtel Dieu St Jacques (Actuel Centre Social Le Foyer d’Auterive) et la chapelle du Château où s’élevait alors le couvent des Clarisses. Un peu plus loin on atteignait le parvis de l’église St Paul et au-delà on rejoignait la porte Neuve. 

L’histoire des remparts d’Auterive est très fortement liée à celle de la ville dont on connaît dès le XIIème siècle, l’histoire féodale avec l’apparition de la puissante famille des Montaut qui possédait alors le château dit « de Montaut » s’élevant dans l’enceinte des remparts de la cité sur l’emplacement de l’actuel jardin public de St Paul. 

Au cours des siècles, malmenée par les aléas de l’histoire, Auterive changea souvent de main. Passant d’une domination seigneuriale à une autre, après de longues périodes incertaines, bousculée par les conflits religieux de la Croisade des Albigeois, elle se vit contrainte par les croisés de raser ses remparts et combler ses fossés. Ses églises détruites, ses couvents en ruine, son pont emporté par une inondation en 1599, Auterive offrait alors le visage d’une cité dévastée. Elle fut confiée à l’administration consulaire qui eut bien du mal à contribuer au relèvement de la cité et à effacer les ruines du XVIIème siècle. Il faudra des décennies pour rebâtir la ville, restaurer les églises et relever les murailles. La reconstruction du pont ne pourra être menée à bien qu’après plus de deux siècles, au cours desquels il fallut utiliser la barque publique pour se rendre d’une rive à l’autre. Un nouveau pont terminé en 1832 rétablira enfin le lien vital entre les deux rives, la ville et le « Bout du pont » 

LES PORTES 

Au Moyen-âge, quatre portes permettaient l’accès à la ville. 

  • LA PORTE DE L’EZE 

Empruntée par les marchands d’épices et les colporteurs, elle s’ouvrait sur le Lauragais. Fortifiée d’une tour, elle était précédée d’une barbacane défensive. Un pont de briques permettait de franchir le ravin. Cette porte fut détruite à la Révolution. 

  • LA PORTE DU CHATEAU 

Avec son grand arc et sa herse elle donnait accès au château des Montaut et se trouvait ainsi puissamment défendue par celui-ci. Elle fut détruite au XIXème siècle. 

  • LA PORTE DU MERCADAL 

Entourée de deux tours, elle servait de prison et de garnison. Deux portes s’ouvraient en réalité à cet endroit, au pied de la rue du Mercadal. Totalement ouverte en temps de paix et dotée d’un pont de briques enjambant les fossés, elle permettait une entrée facile dans la ville. En temps de guerre, on ne conservait que l’entrée par le pont-levis que l’on pouvait relever. On murait l’autre ouverture trop accessible. Une fortification avancée appelée ravelin complétait le système de défense de cette porte directement reliée au pont roman sur l’Ariège. 

  • LA PORTE NEUVE 

Située face à la Commanderie, moins importante et fermée en temps de guerre elle fut murée au XVIIIème siècle puis réouverte lors de la restauration de son contrefort en 1980. A proximité de cette porte on peut voir un pigeonnier construit sur l’emplacement de la Tour du Baillage ou Maison du Roi.