Le Moulin Vieux

Auterive a connu ses premiers moulins avant 1255. Il s'agissait de moulins flottants appartenant à Sicard de Montaut, seigneur de la Ville.

Auterive a connu ses premiers moulins avant 1255. Il s’agissait de moulins flottants appartenant à Sicard de Montaut, seigneur de la Ville.  

En 1532, le roi de Navarre, futur Henri IV, fit construire un moulin qui porta son nom. En 1585, il l’adjugea à Antoine de Sanson, juge d’Auterive. Au XVIIIème siècle le moulin fut cédé à Calvet, juge royal, bailli et maire de la Ville qui le loua à un meunier de Grépiac nommé Clément Combet. Il prit alors le nom de “ Moulin de la Ville ”. En 1856, monsieur Roux en fit l’acquisition.  

Au XIXème siècle la construction des deux autres moulins conduisit à le nommer “ Moulin Vieux ”. 

Sa prise d’eau se situant à 1 800 mètres en amont, une partie du débit de l’Ariège était détourné par un barrage, appelé “ Pachelle ”, constitué de pieux plantés côte à côte. Le canal, toujours actif aujourd’hui, longe la rive droite de l’Ariège, récupère les eaux de l’Eze, et se poursuit jusqu’au moulin. Ce ne sera qu’à la construction de la halle, dans les années 1950, que cette partie sera recouverte entre le centre de secours et le nouveau pont. 

Le canal avait trois fonctions : assurer un débit régulier, créer une hauteur de chute de sept mètres permettant une puissance plus importante au niveau des roues du moulin et faire passer les bateaux venant de l’amont ne pouvant franchir le barrage.  

En effet, le barrage du moulin entravait le passage des bateaux qui transportaient les marchandises des vallées de l’Ariège et de l’Hers (Cintegabelle et au-delà) jusqu’au port-Garaud de Toulouse. Pour franchir cet obstacle, un embarcadère situé entre la Manufacture Royale et le canal (parking des camping-cars actuel) fut aménagé. Les bateaux empruntaient le canal du moulin jusqu’à cet embarcadère. Les marchandises étaient déchargées de l’embarcation et acheminées sur des “ fardiers ”, sorte de chariots à roues basses, jusqu’au niveau de la Fontète, endroit ou le canal de fuite du moulin se jette dans l’Ariège. Les charges étaient alors embarquées sur d’autres bateaux pour rejoindre Toulouse. 

A l’arrivée du chemin de fer ce service fluvial disparut. 

Aujourd’hui, le canal permet à la centrale électrique toute proche de produire de l’énergie électrique. 

Le bâtiment est construit sur trois niveaux. Au niveau inférieur, six conduites dirigeaient l’eau vers les roues. En sortie, elle s’évacuait dans le canal de fuite en passant sous deux grands arceaux maçonnés. 

Au rez-de-chaussée, se trouvait la salle des meules et l’ensemble du mécanisme d’entraînement. 

À l’étage, on stockait le blé et la farine. 

Un bâtiment annexe servait de logement pour le meunier et d’écurie pour les chevaux assurant le transport. 

À l’aval, un large bassin, aujourd’hui disparu, permettait de charger les barques à fond plat qui livraient la farine jusqu’à Toulouse. 

Ce moulin fut le seul moulin de la ville jusqu’en 1823, date à laquelle le maréchal Clauzel construisit le sien beaucoup plus moderne qui deviendra par la suite la minoterie Pons.  

Quelques années plus tard la minoterie Ravigue vit le jour. L’activité du vieux moulin décrut petit à petit. Le 23 juin 1875 une crue majeure dévasta la ville-basse et n’épargna pas le canal. A cette époque, la minoterie Pons produisait 200 hl/jour, la minoterie Ravigne 150 hl et notre vieux moulin seulement 25 à 30 hl. Devant la concurrence des deux autres moulins beaucoup plus modernes et plus performants, son propriétaire ne remit pas le canal en état. 

L’activité du Moulin Vieux s’arrêta après la guerre de 1914-1918. On démonta les meules du rez-de-chaussée et il connut alors une nouvelle vie. Il devint une salle de réunions, une salle de spectacle, un dancing et enfin une salle de cinéma. 

 Le rideau noir est tombé sur l’écran du Moulin Vieux le 31 décembre 1969.