L’ancienne Manufacture Royale

Afin de réguler une concurrence asiatique, vénitienne et même du Nord de l’Europe, Colbert ministre de LOUIS XV (1710-1774) décida de restaurer, développer et encourager fiscalement le commerce et la production de draps fins. Le principe bien que coûteux s’avéra efficace et on compta une douzaine de manufactures royales en Languedoc dont celle d’Auterive.

Afin de réguler une concurrence asiatique, vénitienne et même du Nord de l’Europe, Colbert ministre de LOUIS XV (1710-1774) décida de restaurer, développer et encourager fiscalement le commerce et la production de draps fins. Le principe bien que coûteux s’avéra efficace et on compta une douzaine de manufactures royales en Languedoc dont celle d’Auterive. 

L’État ayant un rôle politique et économique important encouragea les stratégies des « marchands-fabricants ». Les lieux de fabrication bénéficièrent d’un appui de l’État. 

 En 1711, Jean Marcassus, riche marchand toulousain originaire de Moissac, redressa la manufacture de La Terrasse près de Carbonne et, devenu Baron par la volonté de LOUIS XV,  construisit en 1726 une deuxième manufacture à AUTERIVE avec l’encouragement et les subventions des Etats du Languedoc. 

 Les deux entreprises furent érigées en manufactures royales. 

 A la mort de Jean Marcassus,1791, son fils puis son petit-fils lui succédèrent. 

Les étoffes fabriquées dans ces manufactures, les meilleures de province, gagnèrent une grande notoriété sur les marchés internationaux. Les draps étaient très fins, bien teints et parfaitement apprêtés. Les laines qu’on y employait étaient « de toute beauté ». Cependant le coût élevé et la lenteur de la confection de ces pièces de qualité menaçaient la pérennité de ces établissements. 

Après 1789 seule la manufacture d’Auterive subsistait. Son activité était intermittente car perturbée par les guerres maritimes. La crise financière de 1805-1806 et le blocus continental qui provoqua l’effondrement du commerce maritime lui furent fatals. Pourtant d’autres productions comme celles de Mazamet ou du Pays d’Olmes ne furent pas affectées de la même manière à cette époque.  

Quand la fabrication cessa à la fin du XVIIIème siècle, la demeure fut transformée en maison d’habitation. 
C’est en l’acquérant en 1896 que le docteur Jules Basset la fit entrer dans sa famille, il y a six générations.
En 1997, afin de recevoir des hôtes, les chambres situées au premier étage furent restaurées et dotées de salles de bains privatives confortables.
La Manufacture garde aujourd’hui tout son caractère et son authenticité, affichant des pièces aux beaux volumes, une décoration et un mobilier XVIIIème et XIXème. 

 Elle conserve précieusement de nombreux témoignages de son passé : 

  • les anciens bassins de rinçage, judicieusement reconvertis en piscine, 
  • le puits avec sa noria, 
  • la superbe salle à manger et le papier peint panoramique 1805 du salon, 
  • l’immense cuisine à l’ancienne avec tourne broche, four à pain, potager, évier en terre cuite et casseroles en cuivre… 
  • l’escalier monumental menant aux chambres et sa galerie d’ancêtres 
  • la bibliothèque  où sont exposés divers instruments et objets de médecine ayant appartenu à cette famille de médecins…