L’ancien Moulin Pons

Pendant des siècles, il n’exista qu’un moulin à eau à Auterive, situé sur la rive droite, en aval du pont médiéval.

Pendant des siècles, il n’exista qu’un moulin à eau à Auterive, situé sur la rive droite, en aval du pont médiéval 

Il fut la propriété des seigneurs d’Auterive jusqu’à la fin du Moyen âge, puis de la riche noblesse locale. Après la révolution il devint la propriété des frères MARSEILLAN qui possédaient aussi le moulin de Grépiac  

Au début du XIXème siècle, le général Bertrand CLAUZEL, propriétaire du château et du domaine du Secourieu, obtint par ordonnance royale de Louis XVIII, en date du 12 février 1823 l’autorisation de bâtir un moulin à farine de 4 meules, sur la rive gauche de l’Ariège à Auterive. 

Quelques années plus tard, en 1828, il fut autorisé par une ordonnance royale de Charles X en date du 16 avril, à prolonger la digue de son moulin à blé jusqu’à la digue du moulin Marseillan. (Les plans du canal d’amenée et l’emplacement du moulin peuvent être consultés sur le site des archives départementales). 

Eugène PONS originaire du village audois de Cailhau, arrivé récemment à Auterive, fit l’acquisition du moulin en 1843 un an après le décès de celui qui était devenu le Maréchal CLAUZEL. 

Il semble qu’à cette époque, ce moulin fonctionnait avec 8 meules. Eugène PONS en augmenta les capacités de production avec 15 meules et renforça le barrage. 

Sur la rive droite, le moulin de la ville était devenu la propriété du sieur ROUX, et un autre moulin fut construit en amont du pont par la famille RAVIGUE en 1850 

Les minotiers de la rive droite accusèrent Monsieur PONS d’avoir agrandi son moulin sans autorisation, et de détourner une grande partie de l’eau de l’Ariège à son profit et à leur préjudice, ce qui entraîna une enquête des ingénieurs de la police de l’eau puis une modification des autorisations. 

A la fin du XIXème siècle, le moulin PONS était sans doute à son apogée. Dans sa monographie, l’instituteur Léopold Mayrac donne de nombreux détails sur la production du moulin. Elle était si importante qu’une voie de chemin de fer avait été créée pour acheminer les marchandises de la minoterie à la gare du chemin de fer. En outre une turbine avait été installée à l’extrémité du canal d’amenée pour alimenter la gare en eau de l’Ariège, pour les locomotives à vapeur. Elle devint inutile lors de l’électrification de la ligne Toulouse Foix. 

 

Outre son activité de minotier et de négociant, Eugène PONS était devenu propriétaire du château de la Vernière et des terres du domaine, et il avait créé les premiers transports en commun de la ville de Toulouse. 

Après son décès le 10 janvier 1871 son fils Firmin PONS développa considérablement la compagnie des transports toulousains de son père, créant les transports sur rails, d’abord à traction animale « hippomobile » puis les tramways électriques. 

Sans doute s’occupa-t-il un peu moins du moulin. 

Firmin PONS mourut le 17 septembre 1920 sans descendance directe. Il laissa derrière lui un vaste « empire » qu’il avait dirigé pendant plus d’un demi-siècle. 

En 1921, la compagnie des tramways Firmin Pons devint la Société de Transports en Commun de la Région Toulousaine (STCRT). 

Le fonctionnement de la minoterie diminua assez vite puis cessa totalement, la production de farine à Auterive se limitant à celle du Moulin du Ramier, moulin qui avait été acheté à la famille RAVIGUE par Amédée CLAMAGIRAND qui créa la société « Ratié Frères et Clamagirand » 

 

Le « Moulin PONS » fut vendu en 1936 et transformé en coopérative agricole.  

Le grand bâtiment que l’on voit sur les cartes postales du début du XIXème siècle et qui existait encore au milieu du XXème finit par être démoli.   

Seule subsista la maison de maître où vivait le meunier, et dont les murs ont été conservés lors de la construction récente de la Médiathèque en 2013. Un enduit clair les recouvre et on ne peut plus voir leur aspect d’origine, en briques foraines et galets de l’Ariège, typique des constructions du midi toulousain de l’époque. 

La Médiathèque Dominique BAUDIS abrite dorénavant, outre les collections destinées au public, les pièces du fonds archéologique légué par Louis Latour.