La Maison du Comte

La « Maison du Comte » est appelée ainsi car elle faisait partie des nombreuses possessions des comtes de Foix et des rois de Navarre dans la baronnie d’Auterive.  

Elle est parfois appelée « la Maison d’Henri IV ». 

Sise rue du four*, elle fut construite par le Roi de Navarre (il s’agit d’Henri II père de Jeanne d’Albret), de 1532 à 1545, alors qu’il était le plus important coseigneur de la baronnie d’Auterive. Il l’inféoda à Simon de Bourges, juge d’Auterive, dont les descendants la conservèrent presque sans interruption jusqu’au commencement du XVIIIème siècle 

La « Maison du Comte » est moins ancienne que la maison voisine dite « Maison seigneuriale Ysalguier ». Leurs parcelles cadastrales et leurs cours sont mitoyennes et il est possible qu’elles aient communiqué autrefois car les deux maisons furent au début du XVIème siècle propriétés du roi de Navarre. Cette noble demeure posséde une belle façade ajourée de six grandes fenêtres aux meneaux de pierre. Elle eut toujours une étroite sortie rue de Lèze. 

« C’est dans cette maison que le 1er août 1584, Henri III de Navarre, venant de Pamiers, s’arrêta et dîna. Il repartit aussitôt pour coucher et souper à Fonsorbes » 

Elle est dite dans le compoix : maison noble rue du Four. 

Elle demeura dans la famille de Bourges, tantôt aliénée, tantôt rachetée, jusqu’en 1641, où un petit-fils de Simon, François d’Hérain, la vendit à Pierre Pol de Carrière, écuyer, habitant de Toulouse. 

En 1650, Claude de Bourges la racheta. Ses fils Jean et Pierre la revendirent en 1694 à Adrien de Roquette Saint d’Arce. 

Pierre de Bourges l’ayant une nouvelle fois rachetée en 1703 l’aliéna définitivement le 17 mai 1734 au prix de 800 livres en faveur de Jean Ortiguier bourgeois d’Auterive. 

Elle fut plus tard attribuée dans un partage de famille à Paule-Françoise BELOU épouse de Jean Marie de BELOT. 

La « Maison du Comte », fut finalement achetée en 1900 par le docteur Julien JULIA qui la revendit ensuite à Edouard DELPY. 

Celui-ci installa un commerce au Rez-de-Chaussée, « Al Proufit d’Oustal », commerce dont tous les anciens auterivains se souviennent. On y vendait de tout, on y servait aussi de l’essence. C’était en quelque sorte l’ancêtre des supermarchés actuels. La famille Delpy édita même de belles cartes postales du village et du canton d’Auterive. 

En 1944, les fils d’Edouard DELPY entrèrent dans la résistance et le camion du commerce fut utilisé pour récupérer puis cacher armes et matériels parachutés à proximité d’Auterive par l’aviation alliée 

*La rue du four était la portion de l’actuelle rue Anatole France allant de la rue du général de Gaulle à la rue François Chancel