La Halle aux Marchands et la Bascule

Lors des foires et des marchés, les marchands, les étalagistes, s’installaient sur les places et dans les rues.

Lors des foires et des marchés, les marchands, les étalagistes, s’installaient sur les places et dans les rues. 

Au XIX siècle, devenant de plus en plus nombreux, ils se plaçaient devant des maisons dont les propriétaires percevaient des revenus au détriment des finances communales.
Dans les villes et villages, les conseils municipaux prirent la décision de construire des halles afin de mettre à l’abri des intempéries, marchands, marchandises et population. Les étalagistes eurent bien sûr obligation de s’y installer en s’acquittant d’un droit de place. 

A Auterive, la halle aux marchands fut construite en 1891 par l’architecte Parmentier, dans le quartier dit de « La Madeleine », en référence à l’église dédiée à Sainte Marie-Madeleine. 

Son horloge, qui a disparu, avait été créée par Arsène Cretin l’Ange, horloger mécanicien du Jura en 1906. 

Le bâtiment abritait le marché de la volaille, des fruits et légumes. Les céréales restaient le privilège du quartier St Paul. 

A proximité, sur la place du Foirail se tenait les troisièmes vendredis de chaque mois la foire aux bestiaux. 

Au XXèmesiècle, la halle devint une salle de cinéma, le Rex, qui faisait concurrence au cinéma du Moulin Vieux. Par la suite, des travaux furent exécutés pour bâtir un plancher intermédiaire. 

Lors de la « Retirada » et de l’exil des espagnols fuyant leur pays en guerre, Auterive accueillit dans ce bâtiments des familles de réfugiés. 

Le rez-de-chaussée continua d’être une salle de cinéma, l’Oustal, (qui signifie «maison» «logis» en occitan), toujours en activité aujourd’hui (offrant une programmation riche et éclectique aux Auterivains, gérée par l’association loi 1901 « Association cinéma et culture, l’Oustal ») 

Le premier étage est devenu une salle de réunion municipale, la salle ASTRUGUE qui doit son nom à Adrien ASTRUGUE, menuisier d’Auterive qui avait son atelier en face du moulin vieux. Il avait été élu au conseil municipal d’Auterive sous la mandature de Jean Marie PROUDHOM, maire de 1951-1976. Les anciens auterivains se souviennent de « Tonton » qui était aussi pompier volontaire, quand le centre de secours était installé en lieu et place du musée des vieux outils. 

L’Oustal dont l’architecture de briques roses domine l’Ariège et le pont depuis les baies arrondies de la salle Astrugue, les abords du cinéma, la promenade verdoyante sur la berge, apportent beaucoup de poésie à ce bâtiment dont l’origine économique se fait oublier par une dynamique culturelle vivace. 

La bascule , ou « Poids public », toute proche, avait été construite quinze ans avant la Halle, en 1876. Peut-être servait-elle à peser les plus gros produits ne pouvant pas être pesés sur les balances “ Roberval ” ou “ Romaine ” des marchands. 

Elle fonctionnait sur le principe d’une balance romaine. Elle était d’une grande précision, quand elle était bien réglée. Un officier assermenté, le peseur, s’occupait de l’opération et délivrait des bons de pesage. Il faisait passer le véhicule en charge puis à vide, la différence donnant la quantité de marchandise livrée. 

La bascule deviendra obsolète avec l’augmentation du tonnage transporté par les camions et l’installation de nouveaux engins de pesage dans les entreprises.   

 Au fil du temps, l’évolution de la société a fait oublier la bascule du village qui pourtant se dresse toujours à côté de l’ancienne halle, aujourd’hui Cinéma l’OUSTAL.